Encore méconnues de nombreux propriétaires d’animaux, les chenilles processionnaires représentent un vrai danger pour nos animaux de compagnies ou d’élevage ainsi que pour les humains qui les approchent d’un peu trop près. En effet, ces petites bêtes à l’allure inoffensive provoquent de fortes réactions inflammatoires, pouvant provoquer des lésions avec de graves conséquences pour la santé.
Qui sont-elles ?
Elles font partie de la famille des chenilles urticantes. Il existe deux types de processionnaires :


Leur nom processionnaire vient de leur manière caractéristique de se déplacer. Lorsqu’elles quittent l’arbre dans lequel elles se trouvent pour aller s’enterrer, elles se déplacent en ligne, les une derrières les autres en file indienne. Sachez qu’elles se déplacent toujours en groupe, c’est un bon moyen de les reconnaître. On peut aussi facilement repérer leurs nids qui ressemblent à de gros cocons de coton blancs fixés aux branches des pins ou des chênes. Les chenilles sont recouvertes de micros-poils urticants très volatiles contenant une toxine, la « thaumétopoéine ». Un simple contact direct ou indirect avec ces poils peut conduire à des réactions allergiques très graves.
La vie d’une chenille processionnaire du pin
- Tout d’abord les papillons s’accouplent et pondent leurs œufs sur un arbre de la famille des pins.
- Les œufs se développent en larves dans un cocon accroché à une branche (plusieurs stades larvaires, avec des mues).
- Les chenilles descendent de l’arbre entre janvier et avril pour aller trouver un endroit pour s’enterrer et se transformer.
- La transformation en papillon et l’éclosion peut prendre plusieurs mois à plusieurs années avant de recommencer le cycle.
Les chenilles du chêne n’ont pas de phase terrestre. En effet leur transformation se fera grâce à leurs chrysalides aériennes accrochées sur le tronc ou une branche du chêne.

Les micros-poils des chenilles processionnaires sont très urticants et provoquent de graves réactions allergiques
Quels sont les risques liés aux chenilles processionnaires ?
La rencontre avec l’une ou l’autre de ces deux espèces est dangereuse. Celle-ci est plus probable dans le cas de la processionnaire du pin puisque la procession de cette dernière rejoint le sol, contrairement à sa congénère du chêne qui reste dans l’arbre-hôte. Il faut aussi se méfier des nids, car ils abritent les différentes mues des chenilles et peuvent conserver les poils pouvant rester urticants pendant plusieurs années s’ils sont préservés de l’humidité. Sachez aussi que les chenilles mortes restent dangereuses.
La chenille est capable, lorsqu’elle se sent menacée, de projeter ses micros-poils en l’air. Au moindre frottement, ils se casent et libèrent la toxine. Les réactions engendrées par les micros-poils urticants sont différentes selon la zone du corps touchée. De manière générale, elles sont toutes de type inflammatoire voire allergique. Les animaux sont plus touchés que nous car ils sont très intrigués et curieux (surtout les chiens).
Une fois en contact avec la peau (pattes, corps, museau) ou les muqueuses (babines, langue, yeux), les poils urticants déclenchent des réactions d’irritation violente pouvant parfois entrainer des réactions de type allergique, qui peuvent aller jusqu’au choc anaphylactique et entrainer la mort dans les cas les plus graves. L’inflammation est vive et entraine douleur, brûlure, rougeur et œdème. L’animal atteint cherche à se lécher pour se soulager et répand malheureusement les poils partout mais particulièrement sur sa langue. Il se met alors à baver, la langue gonfle et commence à se nécroser.
Que faire en cas de contact ou d’ingestion ?
Si votre animal est entré en contact avec une chenille urticante, il faut tout de suite l’amener chez votre vétérinaire pour limiter les complications sévères. C’est une urgence ! Le pronostic vital de votre animal peut être engagé, car les symptômes évoluent très rapidement, soyez donc réactifs ! N’oubliez pas de le prévenir de votre arrivée et de la situation. En attendant d’arriver au vétérinaire, vous pouvez rincer la zone touchée avec de l’eau mais en faisant très attention à trois points.
- Ne surtout pas lui faire avaler l’eau, ceci pourrait aggraver la situation si il ingère plus de poils. Tenez donc la gueule de votre animal vers le bas
- Ne pas frotter la zone touchée, car cela risquerait de briser les poils urticants et aurait comme conséquence de libérer plus de toxines
- Manipulez votre animal avec précaution, si possible à l’aide de gants ou d’un linge car il y a fort à parier que des poils urticants se trouvent sur son pelage.
De l’homéopathie
Il existe des remèdes homéopathiques en cas d’ingestion de chenilles processionnaires qui permettent de ralentir la propagation de la toxine. Pensez à acheter votre kit avant le printemps et surtout à les prendre avec vous lors de vos balades. Cependant, n’oubliez pas que l’homéopathie ne remplace en aucun cas la consultation en urgence chez votre vétérinaire !!! Seul le vétérinaire peut sauver votre animal.
Remèdes homéopathiques sur le trajet pour vous rendre chez votre vétérinaire :
Bombix processionnare + Poumon histamine + Apis mellifica en 5 CH
Belladonna en 9CH
Remèdes homéopathiques après la médication du vétérinaire :
Borax + Nitricum acidum en 5CH
Pour des renseignements plus précis sur l’homéopathie, n’hésitez pas à me contacter via le formulaire de contact.
Des chenilles dans votre jardin ?

Il existe une première solution : l’éco-piège. C’est un dispositif qui se place autour du tronc de l’arbre et qui va permettre de capturer les chenilles processionnaires lorsqu’elles descendront pour aller s’enterrer. Il est constitué d’une collerette réglable, qu’il faut positionner autour du tronc de l’arbre (pas trop bas pour éviter que des enfants ou des animaux puissent l’atteindre), et d’un sac collecteur rempli de terre, attaché au dessous, relié à la collerette par un tube. L’éco-piège ne fonctionne que pour les chenilles processionnaires du pin et non celle du chêne puisqu’elles ne descendent pas.

Une deuxième idée est d’installer des nichoirs pour les mésanges Charbonnières, car savez-vous qu’elles sont les plus grandes prédatrices naturelles des chenilles processionnaires ? En effet, elles ne craignent pas les poils urticants et peuvent consommer jusqu’à 500 chenilles par jour. Si vous avez installé un éco-piège, elles se feront un plaisir de venir se servir dedans. Offrez leur un abri et elles vous aideront à vous débarrasser de ces petites bêtes. De plus, elles sont si jolies à observer ! D’autres espèces sont des prédateurs naturels de ces chenilles, comme les coucou, la huppe fasciée et certaines espèces de chauves-souris chassent les papillons de la processionnaire.
Ces deux solutions sont celles qui me paraissent les plus respectueuses de l’environnement. Il en existe bien sûr d’autres (lutte mécanique avec l’échenillage des nids, piégeage biologique par phéromones, traitements biologique-chimique). Même si ces petites bêtes représentent un réel fléau, pensons à protéger et respecter la nature.
Rappelez-vous des deux plus grands dangers avec ses chenilles :

- Le choc anaphylactique : la réaction allergique est tel que la respiration est gênée ou peut même tuer votre animal.
- La nécrose de la langue : l’infection peut détruire une partie de la langue.
Le vétérinaire devra alors enlever le morceau nécrosé et parfois si l’atteinte est trop importante, l’euthanasie de l’animal est inévitable (car sans sa langue, il ne peut plus se nourrir).
Derniers conseils :
- Soyez vigilant au printemps qui correspond à la période critique
- Faites attention lorsque vous êtes dans des zones à risque. Il est préférable de tenir votre chien en laisse dans ces zones pour éviter qu’il s’en approche de trop près.
- N’essayez pas de détruire seuls les nids. Faites appel à un professionnel. Un équipement spécifique est requis pour ce genre de tâche.
- Si vous remarquez un passage de chenilles processionnaires dans votre jardin, condamnez la zone pendant un moment à vos animaux et surtout ne tondez pas votre pelouse avant de l’avoir arrosé, sinon les poils voleront et contamineront encore plus la zone.